De par le ciel

Il y a ce temps de la récolte, suave, qui porte en lui la raison d’un autre temps, qui gronde, s’assombrit et se rafraichit. Une lumière sure et un contraste parfait symbolisent le premier, une pluie fine, puis un éclair aveuglant sont les hérauts du deuxième. Les forêts semblent de moins en moins impénétrables et pourtant l’on peut s’y perdre facilement, elles ne paraissent pas changer et pourtant elles ne sont plus les mêmes. Le temps du sombre est aussi une lumière en soi qui possède de nombreuses couleurs et son humidité est indispensable à la vie. Fléchir, changer de direction, se disperser sont les aléas naturels de la lumière, réfléchir, révéler, dissoudre sont ceux de l’eau. Et quand l’eau rencontre le ciel ce peut-être tout aussi terrible qu’excessif, merveilleux qu’effrayant.

L’eau aux nénufars

En marge de la Loire, dans un endroit peu fréquenté et isolé se présente de manière enfantine un message d’accueil.

Le soleil révèle la rampe des chênes qui mène au bord de l’eau.

Les nénufars règnent sur ce petit monde où grenouilles, ragondins et martins-pêcheurs ont établi leur territoire.

Un perchoir providentiel dont le reflet est occulté par les nénufars.

Abstraction faite, impression vague

Ondelettes verte où miroitent les cieux.

Reflet et transparence, liquide horizontalité et verticalité arbustive.

Il pleut il mouille

L’arc-en-ciel comme un pont entre végétation estivale et automnale.

Dans un fatras végétal, la minuscule et curieuse petite grenouille.

Entre foret et étang

Au pied des arbres, les fougères, à leur tête, le ciel.

Une petite digitale en lisière sur le même chemin où les chênes couvrent l’allée.

Une relique sacrée, le miroir des dryades. Une boule de guy semble flotter entre deux arbres.

Un petit cuivré sur une brindille de bruyère vous dit : à bientôt.

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  1. Hello Fab,
    Un hymne à dame nature qui se souvient qu’il est temps de changer de robe pour fêter une dernière fois la lumière de fin d’été avant de s’endormir comme la Belle au bois dormant!
    Les reflets dans l’eau des mares et étangs ont facilement un effet de fascination, d’alanguissement, voire même de transe. C’est sûrement ce qui contribue au sentiment de se ressourcer, de revenir avec plus d’énergie d’une telle promenade!
    Des photos qui ont toutes leur petite histoire à raconter, leur tranche de vie…
    Tu as trouver des mots justes et très poétiques pour leur faire un bel écrin!
    Bravo à ceux qui ont fait faire ce panneau à des enfants dans un style naïf mais percutant.
    Bizzzzz et et bonne journée!

  2. Héhé, Framboise, est-ce moi qui l’écris ainsi sans en avoir conscience ou bien alors mon correcteur orthographique est possédé au point de modifier mon texte sans mon accord, je ne sais franchement pas.
    Ah oui, les champignons ! Miam.
    A bientôt 🙂

    Noushka, fascination et transe ? installe-toi : tu entends ma voix et tu n’écoutes que ma voix, tu es dans une clairière, le vent fait onduler les cimes de la hêtraie, tu entends le martèlement d’un pic noir et les jacassements lointains des geais, un écureuil fait de petits bonds sur le sol puis disparait habilement en grimpant le tronc d’un arbre, c’est alors que tu aperçois à travers les rayons perçants des sous-bois un cerf blanc. Tu te dis alors, bon sang mais où est mon reflex !! :p
    Bizzz ! itou.

  3. « Il se peut que l’étang
    Ait vieilli comme nous…
    Cette pensée me rend triste,
    Que le temps détruise tout,
    Même nos plus beaux souvenirs. »

    Bernard LANZA

    Merci Zipanu de m’avoir fait découvrir ce poète et son poème. J’aime beaucoup. Je vais faire le tour du site pour découvrir davantage.

    Il a tiré sa révérence trop tôt. 10 ans après sa retraite! Voila qui fait réfléchir.
    Je suis sûre qu’il aurait apprécié ton regard poétique sur cette belle nature qui t’entoure et que tu sais voir.

    Belle est la Loire!

  4. Hello Umikosan,

    Je suis retourné à l’étang de ma jeunesse, c’était une belle journée, et j’ai trouvé l’endroit si sauvage, ça n’avait presque pas changé, que de souvenirs.
    Alors quand j’ai trouvé ce poème je me suis dit, c’est exactement ça.

    Nos souvenirs meurent avec nous et avec ceux qui les ont partagés.
    Mais les étangs et les hommes perdureront, en tout cas c’est ce qui se passe jusqu’à présent.

    Je reste surpris de voir que les souvenirs sont toujours présentement en marche, qu’ils se forment dans les âmes et les cœurs des enfants qui savent encore s’amuser comme nous le faisions.

    Ce poète est parti trop tôt, et pourtant c’est déjà miraculeux car combien ne sont même pas parvenus jusqu’à cette étape symbolique.
    Pour les fantômes du passé, pour ceux qui ont subsisté, pour ceux qui résistent, oui la nature est vôtre, appréciez, c’est dédicacé.

    C’est toujours un plaisir de te lire, bonne journée. ^^

  5. la balade fût très agréable,
    j’aime bien cette ambiance fin d’été dans les bois et surtout cette lumière filtrée en fin de journée.
    bonne fin de semaine,@ bientôt haude

  6. Hahaha!!
    Sortir d’une telle transe transcendantale à coup de cerf blanc avec cette pensée: mais où est mon objectif???, c’est une grande claque qui réveille assurément!! MDR!!
    J’aimerais vraiment remarque!!!
    Bises ami, et bonne semaine!

  7. C’était vraiment une lumière parfaite, on s’en aperçoit dans la lumière filtrée et les reflets sur l’eau.
    Bonne semaine et à bientôt, Haude.

    On aime aussi lâcher l’appareil et ranger « l’œil », même si des fois on regrette mais pas plus tard qu’hier il y a des cervidés qui m’ont pris de court, un bond et hop dans la forêt, mais quand on est surpris on ne regrette rien, parce que de toute façon on aurait pas eu le temps de réagir… 🙂
    Bises amie, à bientôt.

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