Divinement sauvage ou sauvagement divin, ne cherchons pas à distinguer dans l’absolu nature et culture, puisque l’un ne va pas sans l’autre.
La nature alimente la culture, la culture façonne la nature.
Qu’est-ce que l’œuvre de l’homme, si ce n’est un cairn éphémère et relativement sophistiqué.
Durant mon périple roannais, j’ai suivi la piste de quelques points d’intérêts, notamment dans ce billet la gravière aux oiseaux de Mably, et l’abbaye de La Bénisson-Dieu.
Un voyage entre une simplicité ressourçante, naturelle et intuitive, et la complexité architecturale d’un passé qui rêvait le futur en grand.
La gravière aux oiseaux : une paisible balade
Quand d’anciennes gravières se recyclent en un espace naturel sensible. Au bord de la Loire, la gravière aux oiseaux de Mably est un joli espace aménagé, avec beaucoup d’observatoires.
Ici, l’air est vivifiant et le chant des oiseaux requinque comme au printemps.
Peu d’oiseaux malgré tout dans la gravière, hormis ce cygne endormi.
Le sentier de promenade est très bien mis en valeur.
La Loire jouxte les étangs, les haltes y sont paisibles.
Côté Loire un héron, en chasse.
L’église de La Bénisson-Dieu : à l’épreuve des temps
Fondée par un disciple de Bernard de Clairvaux, cette abbaye cistercienne, nommée Notre-Dame de la Bénédiction de Dieu, est un monument historique.
De l’abbaye d’origine, il ne reste plus que l’église abbatiale, amputée de son chœur d’origine, en ruine. Les affres du temps et la colère révolutionnaire ont bien failli faire disparaitre ce patrimoine.
Sa toiture en tuiles colorées et vernissées est l’héritage d’un savoir-faire développé à Cîteaux. Ces tuiles plates polychromes sont emblématiques d’une période de prospérité du duché de Bourgogne au vu de l’ampleur de leur utilisation dans cette région.
Rosace de la façade ouest, avec un quatre-feuilles au centre.
En conclusion : la pierre s’élève, la nature démontre
Le temps s’est écoulé comme une rivière, je ne l’ai pas vu passer !
Le temps qui passe, André Gide
Cet article boucle mon séjour dans le Roannais, et celui-ci débuta par une journée de ciel nuageux.
On ne maitrise pas la météo, et cela est une bonne occasion de ne pas chercher de condition ou de lumière particulière pour pratiquer la photographie.
Ce qui est original aujourd’hui peut devenir conformiste demain, inutile donc de se conformer à quoi que ce soit.
L’authenticité, même si elle ne parait pas à première vue plaisante, est souvent bien suffisante.
L’œuvre de la nature, d’une efficacité pure, est pérenne, car toujours en mutation.
Le patrimoine en revanche semble plus amené à disparaitre rapidement dans les sables du temps.
Le message spirituel, aussi effacé qu’une vieille peinture, aussi délabré qu’une ruine, pourrait ne plus être lui aussi qu’un mirage ?
Une pauvre seconde peut être plus riche en vérité que l’éternité de milliers de temples somptueux, car tout est source d’épiphanies.
Liens utiles :
Sur le site Roannais-tourisme, la gravière aux oiseaux.
La rando de la gravière avec visorando.
L’histoire de La Bénisson-Dieu sur le site de l’association les amis de l’abbaye.