Petites épiphanies

Il y a aussi des épiphanies tardives, qui symbolisent toutes la perte de l’instant présent.
J’ai quelques « photographies » en mémoire, ce sont des moments que je n’ai pas su saisir, et ils s’équilibrent naturellement avec ceux que l’on a réussi à capter. Je me souviens notamment d’une scène à la fois anachronique et intemporelle, celle d’un petit garçon qui fauchait des herbes sous le regard de son grand-père, ou en voyage cette image d’Épinal de montagne, un lit de torrent parsemé de gros cailloux et bordé de sapins, pureté et perfection d’une ligne qui semble serpenter au loin.
Et dernièrement ce coucher de soleil étoilé après l’averse, où tout était nimbé d’une lumière surnaturelle.
Nous sommes parfois en déplacement, l’appareil photo ne nous accompagne pas toujours, ou alors la situation de prise de vue est trop incommodante, alors seule la mémoire photographique grave en nous un tableau qui perdure, impossible de partager cela comme peut le faire une photo.
Avec une photographie chaque image à plusieurs histoires, celle que seul connait le photographe, celle qui se présente au regard, et la plus magique celle que ce regard extérieur pourra lui conférer.
Ces nouvelles petites épiphanies célèbrent ces instants simples et profonds, ces petits ilots purs qui émergent des tourments de boues et de gelées hivernales, à vous maintenant d’en (re)créer l’histoire.

Crocus


Lumineux lorsque le soleil est en absence, le crocus déploie son élégance.


À travers les voiles violacés, le pistil éclatant des crocus.

Pâquerettes et pissenlit


Comme de petites oreilles qui rosissent, les pétales des pâquerettes ponctuent une distinction à la monotonie des prés.


L’unique et première fleur de pissenlit de tout le pré, précurseuse fraiche et solaire.

Ombres et lumière


Un rai de lumière dévoile la dimension verticale de la forêt, le chemin qui mènera à l’éclosion des printanières forestières, scilles, jonquilles et anémones. Sur le pré, le sable déversé par la Loire est le révélateur d’une présence ailée.

Perce-neige et pâquerettes


Déjà les perce-neige fanent et subsiste encore quelques dernières fleurs blanches comme la neige.


Les pâquerettes dans les prés annoncent discrètement la prochaine arrivée du printemps, mais les perce-neige affronteront bien des giboulées avant que le printemps ne s’installe vraiment.

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    • Bonjour Olivier,
      C’est la première fois que je prends une photo en plaçant mon sujet dans mon ombre, dans ce cas particulier ça fonctionnait, et ça m’étonne un peu.

  1. La fraîcheur du pissenlit me fait rêver ainsi que la douceur du perce-neige que je n’ai jamais vu dans ma campagne varoise (ce doit être normal). Ici fleurissent violettes, hellébore, daphné lauréole, fumeterre rampante, et les costaudes fausse-roquette, lamiers pourpres et amplexicaules, véroniques diverses et autres inconnues et puis les prunus sont à nouveau parés de leurs plus beaux atours, les prunelliers sont en boutons. Ajoutes-y un oiseau ou deux, les premières constructions de nids et on pourrait s’imaginer que le printemps est effectivement là, par petites touches. Mais les nuits sont encore froides et le risque de gel jamais bien loin… Tout est encore si fragile. Vite! Profitons encore de ce que les arbres soient toujours nus pour observer les oiseaux, bientôt nous les entendrons plus que nous ne les verrons, bien à l’abri sous buissons et frondaisons. Merci pour ton partage F. et porte-toi bien.

    • Hello E.,
      Oui il y a certaines espèces communes pour toi qui sont rares ici, le climat doit y contribuer.
      Même la photographie est différente, je trouve que tu maitrises bien les tons pastels que la lumière méditerranéenne t’offre.
      Encore un flottement frais et humide et après ça ira vite.
      Merci 🙂

  2. Hello Fab,
    Entre deux virées je viens te féliciter pour cet article formidable, plein de délicatesse et de mystères!
    Comme disent les scientifiques aujourd’hui qui semblent commencer à comprendre le mécanisme du monde qui nous entoure: Les choses n’existent que pour l’observateur, celui qui les perçoit!
    Que ce soit les pâquerettes ou les crocus, quelles merveilles!
    Bises et bonne semaine 🙂

    • Bonsoir Noushka,
      C’est vrai que cette théorie quantique est intéressante !
      En plus il y a beaucoup d’expériences en ce moment sur les inégalités de Bell, ça fait cogiter !
      Merci, bises et bonnes virées ! ^^

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