Contrairement à ce qu’on peut penser, un simple regard peut percer le fond des puits et nous sauver.
Hafid Aggoune, Premières heures au paradis.
J’accompagnais mon père à la pêche, dans un bras mort de Loire, il faut traverser un petit pont pour accéder au spot. C’était un bel après-midi ensoleillé de début septembre. De mon côté j’explorais les alentours avec ma démarche habituelle, lente, aux aguets, appareil photo à la main, sans rien remarquer de particulier. Je suis passé plusieurs fois sur le pont sans rien remarquer jusqu’à ce que j’entende des petits cris. Au début j’ai pensé à des ragondins, mais la curiosité m’a poussée à revenir sur mes pas et j’ai cherché à voir l’origine de ces petits cris. Cela devenait très intrigant à entendre, dans l’obscurité des ombrages, à quelques mètres du pont, j’ai finalement aperçu une petite masse de poils zébrée, plutôt étrange pour des ragondins…
Ma surprise fut grande lorsque je me rendis compte qu’il s’agissait de chatons, entre vase et plusieurs centimètres d’eau. Le plus effrayant était le sac en plastique en dessous d’eux d’où ils semblaient émerger.
Difficile d’accéder aux chatons, pris au dépourvu, nous sommes d’abord partis, pour analyser la situation, à plusieurs. Et finalement nous sommes revenus sur place pour une opération de sauvetage.
Il a fallu tout apprendre, et rien n’est acquis, n’ayant jamais eu de chat, les premières semaines ont été source de grandes inquiétudes.
Deux mois plus tard, ce sont deux gentils chatons en pleine forme qui jouent dans la maison.
Des survivants
Les chatons n’avaient probablement que quelques jours, au début ils étaient trois, malgré l’aide du vétérinaire, au bout de quelques jours la deuxième femelle ne survivra pas.
Me voila alors en garde de deux petits êtres fragiles, et chaque jour qui se lève est à la fois une appréhension et une victoire. Lait maternisé, biberonnage, bouillottes, les chatons reçoivent les meilleures attentions.
Les petits chatons
Les chatons sont en jeu, sur une couverture à l’intérieur d’une barrière de cartons. A ce moment-là, il faut surveiller leur constipation, stimuler leur besoin d’uriner et de faire leurs besoins.
Prenant de l’assurance, ils commencent à explorer leur environnement.
De beaux minous
Les jours passent, les semaines et à leur deuxième mois ils ont bien changés, un cap est passé, leur évolution est en bonne voie. Tigrette est douce, taquine envers son frère mais très câline.
Caramel est plus indépendant, normal c’est un gentil matou après tout.
Le monde est un cactus, et si l’on m’avait dit qu’il y aurait des poils de chat sur moi un jour, j’aurais bien rit.
Avec un regard coquin comme celui-là, il faut se méfier, les bêtises ne sont jamais loin, une surveillance vigilante reste de mise.
Une vaste famille
Le chat est à nos côtés le souvenir chaud, poilu, moustachu et ronronnant d’un Paradis Perdu.
Léonor Fini
Nous cohabitons sur cette planète avec des milliards d’espèces vivantes, de tailles et de formes si diverses qu’il y a de quoi s’émerveiller devant toutes ces possibilités infinies.
Et le comble est de partager si peu de choses avec la plupart d’entre elles.
Élever les petits d’une espèce étrangère à la nôtre est une expérience qui nous enrichit. Car il y a beaucoup à apprendre, sur eux et sur nous, en passant du temps avec ces êtres.
De plus, leur présence rend notre univers vaste, profond, sensible et nous avons avec eux en héritage le sens de ce que peut-être une existence.
Merci à Cécilia et Angélique pour leurs conseils avisés, et leur bienveillance envers le peuple des chats.
un conte de Noël
merci
Coucou Framboise !
Cher Fabrice !
Le destin t’a ainsi choisi pour prendre la relève d’une maman chat qui a dû bien chercher ses petits.
Ils ne pouvaient pas mieux tomber. Ces petits félins sont merveilleux et je te sens si heureux.
C’est Noël avant l’heure pour eux et toi. Peut-être bien aussi pour toute la famille.
T’es devenu le Grand Chat.
Hello Teresa !
Le grand chat, lol, c’est bien ça.
Pauvre maman chat, si elle pouvait voir ses petits maintenant, tout beaux.
Vous avez du coeur. c’est une superbe histoire dans la violence de ce monde. On a récupéré avec ma fille voisine 3 chats il y a 2 ans.. en piteux état. une mère et le petit chez ma fille et moi j’ai pris un chat Caramel à un franc qui finalement est une chatte. J’ai mis 2 ans à la déstresser. maintenant, il elle dort dans les lits.. rassurée. Bonne journée à vous et caresses aux chats
Vous aussi vous avez du cœur.
C’est encore une autre expérience de récupérer des chats en mauvais état, chapeau.
Génial que Caramel puisse retrouver une sérénité, ce sont des chats heureux maintenant.
C’est vrai que c’est beau, des fois je n’arrive pas à m’empêcher de penser aux personnes qui mériteraient aussi un peu de soins et d’attention, c’est parfois ubuesque ce décalage entre ce monde violent et cette attention portée aux animaux.
Bonne journée, itou !
oui moi, je me culpabilise d’en faire beaucoup pour des animaux quand je vois tant de misère. je dis parfois comme ma maison est très grande que je vais prendre des SDF mais je suis seule et ma fille me dit que c’est trop risqué.. bonne soirée Fabrice, j’aime beaucoup votre sensibilité.
Merci, c’est gentil.
Ce n’est pas tout le monde qui penserait à prêter son toit.
Et c’est un risque avéré qui n’arrange pas au climat de méfiance de notre époque.
Je vois tellement de maisons qui se dégradent par abandon, quand des palaces se construisent plus loin…