L’étang de ma jeunesse
Dans mon pays natal,
Seul au bord de l’étang,
Je me suis allongé,
Me souvenant du temps
Où nous allions en bande,
Enjambant les roseaux,
Effrayer les grenouilles,
Jouant, gamins fougueux,
Aux héros intrépides
De nos chers illustrés ;
Nous rentrions en sueur
De nos folles escapades,
En suscitant l’émoi
Des vieilles du village,
Découvrant, indignées,
Nos vêtements crottés.
Puis ce fut la saison
Des premières amourettes,
L’étang les abritait
À l’époque des vacances ;
Nous flirtions ardemment
Au désespoir des mères
Quand elles nous surprenaient,
De près serrant leurs filles
Qui soudain rougissaient.
Aujourd’hui, plus personne,
Même pas les amoureux,
Ne vient plus en ce lieu ;
Il se peut que l’étang
Ait vieilli comme nous…
Cette pensée me rend triste,
Que le temps détruise tout,
Même nos plus beaux souvenirs.
– Bernard Lanza
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