De par le ciel

L’étang de ma jeunesse

Dans mon pays natal,
Seul au bord de l’étang,
Je me suis allongé,
Me souvenant du temps
Où nous allions en bande,
Enjambant les roseaux,
Effrayer les grenouilles,
Jouant, gamins fougueux,
Aux héros intrépides
De nos chers illustrés ;
Nous rentrions en sueur
De nos folles escapades,
En suscitant l’émoi
Des vieilles du village,
Découvrant, indignées,
Nos vêtements crottés.
Puis ce fut la saison
Des premières amourettes,
L’étang les abritait
À l’époque des vacances ;
Nous flirtions ardemment
Au désespoir des mères
Quand elles nous surprenaient,
De près serrant leurs filles
Qui soudain rougissaient.
Aujourd’hui, plus personne,
Même pas les amoureux,
Ne vient plus en ce lieu ;
Il se peut que l’étang
Ait vieilli comme nous…
Cette pensée me rend triste,
Que le temps détruise tout,
Même nos plus beaux souvenirs.

– Bernard Lanza
Source

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  1. Hello Fab,
    Un hymne à dame nature qui se souvient qu’il est temps de changer de robe pour fêter une dernière fois la lumière de fin d’été avant de s’endormir comme la Belle au bois dormant!
    Les reflets dans l’eau des mares et étangs ont facilement un effet de fascination, d’alanguissement, voire même de transe. C’est sûrement ce qui contribue au sentiment de se ressourcer, de revenir avec plus d’énergie d’une telle promenade!
    Des photos qui ont toutes leur petite histoire à raconter, leur tranche de vie…
    Tu as trouver des mots justes et très poétiques pour leur faire un bel écrin!
    Bravo à ceux qui ont fait faire ce panneau à des enfants dans un style naïf mais percutant.
    Bizzzzz et et bonne journée!

  2. Héhé, Framboise, est-ce moi qui l’écris ainsi sans en avoir conscience ou bien alors mon correcteur orthographique est possédé au point de modifier mon texte sans mon accord, je ne sais franchement pas.
    Ah oui, les champignons ! Miam.
    A bientôt 🙂

    Noushka, fascination et transe ? installe-toi : tu entends ma voix et tu n’écoutes que ma voix, tu es dans une clairière, le vent fait onduler les cimes de la hêtraie, tu entends le martèlement d’un pic noir et les jacassements lointains des geais, un écureuil fait de petits bonds sur le sol puis disparait habilement en grimpant le tronc d’un arbre, c’est alors que tu aperçois à travers les rayons perçants des sous-bois un cerf blanc. Tu te dis alors, bon sang mais où est mon reflex !! :p
    Bizzz ! itou.

  3. « Il se peut que l’étang
    Ait vieilli comme nous…
    Cette pensée me rend triste,
    Que le temps détruise tout,
    Même nos plus beaux souvenirs. »

    Bernard LANZA

    Merci Zipanu de m’avoir fait découvrir ce poète et son poème. J’aime beaucoup. Je vais faire le tour du site pour découvrir davantage.

    Il a tiré sa révérence trop tôt. 10 ans après sa retraite! Voila qui fait réfléchir.
    Je suis sûre qu’il aurait apprécié ton regard poétique sur cette belle nature qui t’entoure et que tu sais voir.

    Belle est la Loire!

  4. Hello Umikosan,

    Je suis retourné à l’étang de ma jeunesse, c’était une belle journée, et j’ai trouvé l’endroit si sauvage, ça n’avait presque pas changé, que de souvenirs.
    Alors quand j’ai trouvé ce poème je me suis dit, c’est exactement ça.

    Nos souvenirs meurent avec nous et avec ceux qui les ont partagés.
    Mais les étangs et les hommes perdureront, en tout cas c’est ce qui se passe jusqu’à présent.

    Je reste surpris de voir que les souvenirs sont toujours présentement en marche, qu’ils se forment dans les âmes et les cœurs des enfants qui savent encore s’amuser comme nous le faisions.

    Ce poète est parti trop tôt, et pourtant c’est déjà miraculeux car combien ne sont même pas parvenus jusqu’à cette étape symbolique.
    Pour les fantômes du passé, pour ceux qui ont subsisté, pour ceux qui résistent, oui la nature est vôtre, appréciez, c’est dédicacé.

    C’est toujours un plaisir de te lire, bonne journée. ^^

  5. la balade fût très agréable,
    j’aime bien cette ambiance fin d’été dans les bois et surtout cette lumière filtrée en fin de journée.
    bonne fin de semaine,@ bientôt haude

  6. Hahaha!!
    Sortir d’une telle transe transcendantale à coup de cerf blanc avec cette pensée: mais où est mon objectif???, c’est une grande claque qui réveille assurément!! MDR!!
    J’aimerais vraiment remarque!!!
    Bises ami, et bonne semaine!

  7. C’était vraiment une lumière parfaite, on s’en aperçoit dans la lumière filtrée et les reflets sur l’eau.
    Bonne semaine et à bientôt, Haude.

    On aime aussi lâcher l’appareil et ranger « l’œil », même si des fois on regrette mais pas plus tard qu’hier il y a des cervidés qui m’ont pris de court, un bond et hop dans la forêt, mais quand on est surpris on ne regrette rien, parce que de toute façon on aurait pas eu le temps de réagir… 🙂
    Bises amie, à bientôt.

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