Il n’y a pas que l’espace et la saison en face du chemin, il y a le champ et le pré, là où l’homme clôture son propre espace, comme s’il luttait intérieurement, ayant oublié qu’il y est lui aussi, dans cet espace. On emprunte le chemin, et parfois on va dans l’espace, trop loin, on y vit même pas. Alors on prend le chemin pour respirer, parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas arrêter, le soleil, le ciel, les nuages, le vent, les oiseaux, et presque les arbres.
Les arbres, le peuple décimé, qui toujours s’ouvre et s’étend dans l’espace, avec art et dignité. L’arbre se dépossède de ses feuilles, avant que le froid ne les saisissent, et alors c’est lorsqu’elles tombent, que l’on les voient enfin, partout, parce qu’elles suivent alors un même chemin, ensemble.
Les feuilles
Passage de fer, de rouille, de mousse, de brindilles, et de feuilles, au-dessus de l’eau, l’accès au petit chemin est éclairé par le soleil d’automne.
Le soleil
Il y passe plus de taupes, de grillons, de perdrix et d’autres animaux que de bipèdes, même les racines y affleurent.
L’ombre
L’ombre géante s’allonge presque jusqu’à la lisière du bois pour attraper les arbres, petits bâtonnets blancs adroitement alignés.
Les silhouettes et le bois
Derrière le grand arbre chauve, un confrère conserve sa coiffe, alors le géant se souvient, du printemps et de ses premières pousses.
Ce bois là est fait d’arbres longs et fins, entre ombres et lumières, la journée s’achève et une autre repartira, sur le petit chemin.