Les sensations nous ancrent, et parfois elles nous attachent.
Elles nous causent alors bien des soucis.
Et pourtant, ressentir la chaleur sur sa peau, la fraicheur d’une brise.
Voir les couleurs vives des fleurs, les formes diverses des plantes.
Cette vie qui revit après un long hiver.
Nous remémore avec acuité la grâce de l’existence.
À chaque saison sa raison d’être.
Un simple bouton d’or, l’espace d’un éclair, nous éblouit.
Plus d’illusions.
Le bouton d’or
Lorsque nous étions petites, mes sœurs et moi trouvions souvent une fleur inconnue. “C’est quoi ?” demandions-nous. Mon père approchait délicatement la fleur de son menton. “De l’espèce Ranunculus”, répondait-il. Petite pause, tandis qu’il examinait le ciel au-dessus des cimes. “Ranunculus glaberrimus ». Ses enfants répondaient par un chœur de huées. “Le vrai nom ! C’est quoi, le vrai nom ?” “C’est ça, le vrai nom”, insistait-il. Ma mère, elle, savait ce que nous attendions. “C’est un bouton d’or”, nous disait-elle, en jetant un regard noir à mon père, et cette réponse nous suffisait. “Bouton d’or” était le mot juste.
Petit traité de philosophie naturelle, Kathleen Dean Moore.
Le muguet
Le muguet des bois, au parfum frais et envoutant.
Près des bois
Le sceau de Salomon, ce sont aussi avec le muguet, de petites clochettes blanches.
L’orchidée sauvage, repérable à sa couleur.
Dans l’herbe
Les véroniques, discrètes mais d’un bleu lumineux.
Banal et élégant, le pissenlit.
Les pâquerettes, en tapis.
Lézarder
Ce lézard vert ne boude pas le soleil printanier.
Arbres et étang
En forêt, les arbres conservent leurs mystères.
Si on laisse le temps au temps, l’arbre trouve sa place, royale.
Une lumière douce baigne un paisible étang.
Minuscule oasis
La vie surgit, minuscule au milieu du chaos.