Remontons le temps, nous sommes en avril, c’est le début du printemps, les neiges ont laissé place aux journées ensoleillées, c’est la corne d’abondance qui résonne dans les campagnes, et partout, derrière chaque brin d’herbe, la vie répond à l’appel. C’est le temps des forêts, jamais dans l’année elles ne seront autant fleuries, de véritables robes blanches avec des broches bleues. Ensuite les prés et les fossés vont devenir de véritables jardinières, et les arbres qui bourgeonnent vont recomposer le paysage. Dans les champs les fleurs annoncent déjà avec vivacité la transition qui va venir.
Le sacre de Flore
Renoncules et jacinthes sont les premières familles à célébrer le printemps dans les bois, les tapis blancs que forment les anémones habillent les sous-bois d’une manière spectaculaire.
Sur les arbres, les fleurs de prunelliers sauvages sont représentatives de cette floraison exubérante des arbres fruitiers.
Dans les fossés, ce sont les Papavéracées qui investissent les herbes pimpantes printanières, les fleurs ont des formes de chapeaux de lutins. Les stellaires sont foisonnantes, on les nomme aussi corbeilles d’argent.
Dans les prés, les cardamines apportent leur touche de rose. Et les myosotis pointent déjà leurs pétales azur en forme d’oreille de souris.
La primevère, incontournable et emblématique printanière, est le parfum du printemps, bien avant le muguet.
Les marguerites, les boutons d’or et les trèfles installent définitivement le printemps dans un mélimélo floral.
Le bleuet fait son apparition aux alentours des champs, c’est le bleu royal. Pour répondre à l’azur, le pourpre du rare miroir de Vénus embellit les bords des champs.
La douce-amère, petite plante discrète, à une fleur qui semble être un coloré épis de maïs déployé. Que serait la campagne sans ses coquelicots, annonciateurs éclatants de l’été.
On se rend compte en photographie qu’un bon cliché dépend non seulement du matériel, de la technique, mais surtout du temps, du moment, et de la présentation idéale du sujet, des éléments qui lorsqu’ils sont parfaitement ajustés, peuvent alors seulement offrir une très belle image. Un moment d’humilité aussi fragile, délicat et précieux que la plus simple des petites fleurs. La retouche peut embellir, mais ne peut faire de miracles, la sensibilité, l’émotion, sont des sentiments à communiquer, l’âme du photographe, alors espérons que cette nouvelle année voit notre art encore progresser.