Le petit chemin

Le petit chemin est toujours multiple et un.
Il n’a rien de grand, et pourtant sans début ni fin.
On le prend pour un rien, mais il peut mener loin.
Le vois-tu, hein-hein-hein ?
Des photographies automnales

Le petit chemin est toujours multiple et un.
Il n’a rien de grand, et pourtant sans début ni fin.
On le prend pour un rien, mais il peut mener loin.
Le vois-tu, hein-hein-hein ?

La série photo la plus ténue et la plus allongée dans la trame temporelle comme si tout ne tenait plus qu’à un minuscule fil.
Déjà, l’automne a perdu de sa douceur, le gel fige les cœurs et les activités candides.
Reste le soleil, gardien du feu, du foyer, qui réchauffe les âmes et rehausse d’un or nostalgique les trésors de l’oubli.

Les premières feuilles sont déjà tombées, on aperçoit les derniers couchers de soleil enveloppés de violet.
L’automne s’installe dans une profusion de baies noire et rouge et toute forme de vie s’affaire et se délecte de chaque morceau de soleil qui lui est offert.
En dehors de ces fruits qui serviront de nourriture, quelques insectes s’activent encore non loin des dernières fleurs.

À l’origine est le germe, d’où émerge un filament. Quand ce filament en rencontre un autre, un nouveau genre de filament apparait.
Alors se produit le big bang, la ramification autour du point zéro, un cercle (pouvant atteindre parfois plusieurs kilomètres) qui sera de plus en plus vide et ainsi seul subsistera l’anneau.
De cette croissance invisible apparaitra paradoxalement la partie la plus identifiable de cet organisme, parfois plus que centenaire, mais elle ne durera que quelques jours.

Que serait la nature sans l’eau, cet état fluide de la matière nécessaire à la solvabilité de notre planète et par conséquent de nous même ?
Cette année elle n’a pas manqué et ce que nous attendions avec crainte et espoir arrive enfin, dans les prés et dans les forêts.
Le champignon pousse, dans une grande variété de couleurs et de formes, l’automne porte ses fruits et nous les dégustons avec un plaisir sans pareil.