Le petit chemin

Le petit chemin est toujours multiple et un.
Il n’a rien de grand, et pourtant sans début ni fin.
On le prend pour un rien, mais il peut mener loin.
Le vois-tu, hein-hein-hein ?
Photos de paysages.
Le petit chemin est toujours multiple et un.
Il n’a rien de grand, et pourtant sans début ni fin.
On le prend pour un rien, mais il peut mener loin.
Le vois-tu, hein-hein-hein ?
La série photo la plus ténue et la plus allongée dans la trame temporelle comme si tout ne tenait plus qu’à un minuscule fil.
Déjà, l’automne a perdu de sa douceur, le gel fige les cœurs et les activités candides.
Reste le soleil, gardien du feu, du foyer, qui réchauffe les âmes et rehausse d’un or nostalgique les trésors de l’oubli.
C’est pourtant peu de choses, au départ qu’un simple filet d’eau, une source désaltérante, puis un ruisseau, une rivière, enfin un fleuve.
Un voyage vers l’océan, une boucle dans le pèlerinage de l’eau et dans son sillage sa bénédiction humide.
Sans masques, la Loire c’est pourtant de multiples visages : calme, impétueuse, détendue, tumultueuse, une anarchie naturelle qui ravira aussi, espérons-le, les générations futures.
Après la candeur du début de l’été, la canicule brule, hommes et bêtes recherchent l’ombre dans la journée et sortent le soir à la fraicheur.
39° à l’ombre, la sudation s’accélère et pique les yeux, le paysage illumine.
Et pourtant la vie s’en suit, les moissons récoltent les blés bruns, les demoiselles se reposent sur les feuilles et les fruits murissent.
L’été des moissons dorées cache au bord des champs quelques fleurs sauvages éclatantes comme le coquelicot.
Devant les épis les pensées des champs sont tellement basses et discrètes qu’on pourrait encore même les ignorer à faible distance.
Une tempête de coton de peuplier parsème le ciel bleu de neige blanche et les premières noix murissent.