Avec le confinement, nous avons pu remarquer des partages d’observation de la vie sauvage.
Il aura fallu figer le temps dans un cadre quasi apocalyptique pour créer un espace de contemplation, pour prendre conscience de la vie tout autour de nous.
Cela démontre à quel point nos vies sont projetées vers des temps qui ne sont pas le présent, dans un monde anthropocentré pourtant caractérisé par la conscience d’un anthropocène.
Par la nature même de l’existence, la tranquillité n’est pas un absolu, il y aura toujours des catastrophes, des accidents, des erreurs, des virus, etc.
Chaque génération lutte contre les mêmes ennemis, qui mutent et prennent diverses apparences.
Comme la croissance à tout prix, celle qui domine, opprime et ne respecte que la force est à la fois le terreau et la dérive de toute civilisation, l’histoire en est témoin.
Sa force de manipulation reposera toujours sur la peur et ce qui nous tient à cœur et c’est pourquoi il est compliqué d’en déjouer l’imposture.
Mais comment réparer le monde, les âmes, les esprits, si l’on ne prend pas le temps d’en jauger les meurtrissures, autour de soi ?
Reconnaitre l’absurdité de son monde, et parfois ses erreurs, est déjà un pas courageux.
Il n’y a aucune valeur à sacrifier des vies pour ne pas avoir à partager ce qui n’appartient à personne.
Les autres êtres vivants ne sont pas seulement des animaux, il y a d’abord les autres femmes et hommes, les végétaux et toutes les formes de vie qui cohabitent sur cette planète.
Malgré l’impact, le monde gagne en potentiel et c’est le paradoxe de son activité, la réparation se fera probablement sans égos, sans prêches ni doctrines, sans censeurs ni prophètes.
Petit à petit, et peu importe l’échelle du temps, des valeurs germent et se concrétisent, bien sûr il y aura une résistance plaintive, puissante, médisante ou bruyante comme une agonie.
Toute chose est en quête de son point d’équilibre, et ce dernier ne repose dans aucun extrême.
Le p’tit hibou
Actif la nuit le hibou moyen duc est plutôt discret et difficile à observer, ce sont les cris des poussins, incitations à être nourris, qui trahissent leur présence. C’est peut-être dans l’ancien nid d’un corvidé qu’une femelle hibou a pondu ses œufs.
Il parait bien seul ce petit poussin mais il est chez lui, du moins pour le moment, il partira bientôt découvrir le monde à des centaines de kilomètres avec ses frères ou sœurs cachées quelque part dans cet arbre résineux.
Bien grand pour un petit poussin, il ne doit guère être plus petit qu’un adulte dont le corps est en moyenne de 40 centimètres. Ses yeux sont orange vif, et ses futures aigrettes sont déjà visibles.
Bientôt ce p’tit hibou sera capable de chasser seul, principalement des mulots et des campagnols. C’est une espèce protégée dont l’habitat tend à disparaître mais qui n’est pas reconnu officiellement comme menacé.
Le peuple de l’herbe
Changement de point vu après ce p’tit hibou, dans l’herbe aussi il y a du mouvement. L’absence de fauchage au début du printemps conjugué à une météo favorable ont été bénéfiques pour les insectes. Il reste à craindre que l’usage des insecticides soit aussi parallèlement en hausse.
Dans les hautes herbes, non loin d’une colonie de pucerons, les coccinelles vont et viennent. C’est une jeune coccinelle rouge à sept points, car au début de sa vie elle est « orange ».
Parfois il est très compliqué d’identifier un insecte avec certitude, c’est ici le cas. Je pense que c’est un clytre des saules car sur une autre photo le pronotum semble brillant. Si je me trompe, c’est un clytre à quatre points. Leurs larves se protègent dans un fourreau constitué d’excréments et sont de véritables squatteuses pour les fourmis rousses.
Le plus commun des cercopes, ces petits insectes sauteurs. Si vous apercevez un amas d’écume dans les herbes, c’est probablement une larve de cet insecte qui se camoufle par cette étrange substance, qui est une projection de déjections.
Peut-être verrons nous cette année de très grandes sauterelles vertes, ce n’était pas rare autrefois. Elle peut dépasser les six centimètres et être de couleur jaune.
Les coccinelles hibernent en hiver, elles cherchent un abri et s’y réfugie. Au printemps la coccinelle sort de son abri pour se reproduire et pondre des centaines d’œufs. La chaleur des mois de mars et avril leur permettra-t-elle de former deux générations cette année ?
Les yeux des hiboux et des chouettes ne peuvent bouger latéralement, mais ces rapaces sont capables de tourner la tête à 270°, grâce à deux fois plus de vertèbres cervicales que l’homme et des artères adaptées. De plus comme la plupart des rapaces leur corps peut bouger sans que la tête suive le mouvement. Et leurs balancements de tête étranges leur permettraient de mieux appréhender leur environnement et d’estimer les distances.
Prendre de la hauteur, changer d’angle et rester immobile à la moindre ombre qui passe, des qualités essentielles pour un hibou, champion de la symbolique du discernement.