Les fruits sauvages

J’entends une inquiétude, et cette dernière est rassurante, elle résonne comme la vie, factuellement sans quiétude.
Elle me dit qu’un avenir profitable n’est pas loin.
Mais qu’avant je devrais me plier selon sa volonté, obéir à ses codes et respecter ses lois.
C’est ainsi, comme d’autres avant et bien après moi, tu n’es qu’une poussière, dans son œil, qu’elle dit.
Le pire c’est que ce n’est pas faux, mais le meilleur reste à venir.
Elle est bien bavarde cette inquiétude, consciente, créant ses causes et ses remèdes, et ergotant sans cesse à la sémantique de lune et à la complexité de l’épeautre.
Mais en finalité, c’est une tarentule photophobe.
Écrabouillons-là, celle-là on peut éviter de la voir s’installer tout en préservant la biodiversité.
Chose faite, et c’est impératif, goûtons maintenant aux petits fruits sauvages, pas simples à domestiquer, c’est qu’il faut d’abord les voir.
Ils peuvent être terriblement âcres, mais si tu sais choisir tu découvriras la définition de l’arôme, in vivo.
Ils n’ont rien demandé à personne, ils sont là, mais ils ne flattent pas la productivité.
Pourtant ils nourrissent de charmants oiseaux et une foule de créatures plus belles et plus adaptées que moi.
Quand le soleil frappera fort, tu trouveras dans le jus d’un petit fruit sauvage mûr une désaltération sans pareille.
N’oublie pas, c’est au détour du sentier que l’on en cerne mieux les fruits sauvages.
Sinon il reste ces photos, mais il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin, alors cours vite, et bien.

Libellule, champ de fleurs et mante religieuse

Au bord de l’étang, la libellule mauve, et bleue, et verte, et brune et orange, prend une pose.

Parmi les tons fauves des graminées, sous une meute de nuages, les bleuets, fine ligne bleu.

Les courbes des digitales semblent se répondre, à la lisière du bois.

Tous les ans, je trouve près de la maison une petite mante religieuse de couleur jaune paille, je dois la déplacer parfois.

Merises, fraise des bois et papillon

A portée de main enfin accessible, pétillent dans la bouche des saveurs fruitées.

Sous le feuillage, au ras du sol, se cache un petit fruit rouge au goût de bonbon.

Un papillon se repose sur une branche d’acacia. Le vent parfois le berce.

Escargot, œillet sauvage, libellule et paysages

Sous un brin d’herbe, un minuscule escargot a fermé ses portes, en attendant la pluie.

Un petit éclair vif violet ponctue parfois les bords des chemins, l’œillet sauvage.

La libellule me lance des yeux curieux.

Une vieille souche à la moitié du chemin, et un grand ciel bleu, est-ce le banc du paradis ?

L’orage n’est pas passé loin, les derniers rayons du soleil montrent le chemin du retour.

Ainsi mûrissent et passent les fruits sauvages, de l’âcre à la succulence, ils prennent le plus osé des risques, être dévorés quand la déliquescence même les menace.

Merci d’avoir dévoré ces images, avec ou sans partage, vous pourvoyez ainsi à la suite de leur voyage.

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  1. D’une beauté et délicatesse inouïes, tes images Fabrice.
    Eh oui, il n’y a pas de hasard. Chaque vie est parfaitement à sa place. Aucune n’a plus de valeur qu’une autre. Là est le secret.

    Dis, le bébé mante religieuse t’a bien observé. Il se souviendra de toi.
    Quant à moi, je te dis un grand merci pour ce moment suspendu dans le temps.

    • Merci Teresa,
      Tu sais reconnaître ce principe essentiel, dont l’expression est à l’œuvre et prend les chemins du possible à travers les conflits et les générations, comme une lente infusion.
      Je te souhaite de belles fleurs de lotus.

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