Ce sont les paysans qui les premiers ont découverts l’intérêt archéologique du lieu, ils révélèrent en retournant la terre lors des labours des ossements de chevaux. C’était à l’époque préhistorique un lieu de chasse et d’abattage d’une espèce de cheval sauvage depuis longtemps éteinte.
Le lieu à même donné son nom à une culture du paléolithique supérieur : le Solutréen (de 20 000 à 16 000 ans avant J.C.). La caractéristique de cette culture est la confection de silex taillés dits « feuilles de laurier », on peut voir au musée qui se situe au pied de la roche ces créations très fines et fragiles, qui laissent planer un doute quant à leur fonction purement utilitaire.
Le village et la roche de Vergisson vue de la roche de Solutré, il ne faut pas les confondre, l’éperon est plus marqué pour la roche de Solutré. Géologiquement ces roches sont des massifs coralliens fossilisés, le site est donc riche en fossiles. Les murets de pierre sèche séparent les vignes et autrefois les troupeaux de chèvres. Ce qui parait évident c’est que ces roches ont toujours été occupés par l’homme, car ce sont des endroits où l’on peut voir venir de loin un éventuel concurrent, les cavités peuvent aussi assurer un rempart contre les éléments et les animaux sauvages le temps d’une halte ou plus.
La sensation de hauteur est renforcée par l’œuvre de l’érosion, c’est un drôle de réflexe humain que de chercher à crapahuter sur le premier sommet qui vient, on le constate d’autant plus que l’endroit est assez touristique. On y parle de François Mitterand, l’homme était en effet attaché à cet ancien haut lieu de la résistance et a contribué à la célébrité de la roche. On parle aussi des chevaux qui tombaient de là-haut, mais cela comme un panneau « Attention, chute de chevaux » l’indique avec humour c’est un mythe. La roche parait d’ailleurs fragile à certains qui l’imaginent plate dans un futur que ne nous ne verrons pas de si tôt.
L’œillet des chartreux, une fleur très commune sur la roche. D’ailleurs le musée possède un jardin archéologique très intéressant, on y trouve des plantes et des arbres de la région, l’originalité par rapport à d’autres régions de Bourgogne plus occidentales c’est le caractère montagnard de la flore de cet endroit, comme les orchidées sauvages. Le jardin est un petit peu le rassemblement des espèces sauvages que l’on pourrait rencontrer par hasard en Bourgogne ou ailleurs pour une majorité d’espèces.
J’ai aperçu deux spécimens de mante religieuse, le site en promettait et je n’ai pas l’habitude d’en voir aussi facilement.
Le vignoble commence à dorer en ce début d’automne. L’appellation Pouilly Fuissé est l’appellation d’origine contrôlée des villages qui entourent la roche, le cépage est essentiellement du Chardonnay. Des dégustations sont parfois organisées.
En résumé c’est une bonne balade sur un site Natura 2000 riche en histoire, sur un site accessible et proche de la ville de Mâcon. On y retrouve une impression de force originelle qui nous relie à nos ancêtres et à la nature, brute et authentique. La roche de Solutré fait partit de ces endroits où l’on peut se ressourcer, en oxygénant son corps, et son esprit.
Pour poursuivre :
Le lien du site officiel de la roche de Solutré.
La page sur le musée du site des Musées de Bourgogne.
Une autre page avec des photographies sur le musée via le site Hominidés.