Avant la pluie

À terre une feuille d’or, poussée par un champignon,
S’envole vers une cascade d’automne, telle un lumignon,
Se dresse alors, derrière un arc-en-ciel des gouttelettes,
Et une vision de raisins, noix, citrouilles et rainettes.
À terre une feuille d’or, poussée par un champignon,
S’envole vers une cascade d’automne, telle un lumignon,
Se dresse alors, derrière un arc-en-ciel des gouttelettes,
Et une vision de raisins, noix, citrouilles et rainettes.
Petits fruits, petits poissons, fleurs et papillons, chenille et liseron.
L’été est chaud et ensoleillé et perdure même si déjà septembre entame son déclin.
Contemplons le moment présent, qui contient en lui le passé comme le devenir, la chenille comme le papillon.
Car dans chaque vrille, chaque feuille, chaque poil ou écaille, il y a un dessein.
Les soirs d’été semblent déjà loin, et disparait avec eux l’assurance calme et paisible du soleil couchant.
Que cache cette valse humide qui souffle le chaud et le froid, le nuage et l’éclaircie.
Quelques papillons goutent la dernière cuvée du nectar des fleurs de septembre.
En fait c’est comme si les marchands exposaient encore, juste avant que ne se vident les lieux.
Joli et luxuriant mois de mai, où le muguet parfume les sous-bois, l’épine blanche et les acacias les haies.
Les choucas nichent dans les trous laissés par les branches mortes des peupliers, les mésanges dans les boites des jardins, les merles dans les buissons, mais où niche la fauvette ?
La nature court vite, c’est la saison du lièvre, partout où le regard se pose elle déploie son ingéniosité.
Et déjà, les coquelicots, et déjà, les bleuets, déjà…
À travers étangs et forets, la Loire crée parfois des bras à part, loin d’être morts, ils forment un refuge aux animaux.
Sous les silhouettes des osiers, et dans l’ombre des plantes aquatiques se cachent de toutes petites grenouilles.
Non loin de là fougères et bruyères forment le portillon d’un paysage plus forestier.