« Les demeures des grands qu’admirent le vulgaire,
Sont de belles prisons dont l’éclat le séduit.
Les palais sont partout où nous savons nous plaire ;
Le mien est un Berceau que l’ambition fuit.
J’y goute un calme heureux, et mon âme est contente.
Sur un trône de fleurs, sous un dais d’arbrisseaux,
Je sens naitre, à l’aspect de mille objets nouveaux,
Un tendre sentiment dont la douceur m’enchante. »
Etienne Desnoyers
Le pont sur le canal nous ouvre un passage vers une campagne inondée de lumière. Mais revenons sur nos pas…
L’automne est à maturité, chaleur, reflets d’or et de rousseurs sous un concert mélodieux de chants d’oiseaux.
L’étoile solaire se repose doucement sur l’horizon lorsque les princes de l’azur volent dans le ciel clair.
Les lianes s’enroulent tels des serpents autour des arbres et leurs fleurs fournissent une dernière rasade de nectar aux abeilles.
En toison d’or tel un dieu, le mythique platane est le roi des lieux.
La nuit tombe sur la maison près de l’écluse, la lune couronne cette atmosphère apaisante où la présence humaine se signifie par un filet de fumée qui signale la présence de la douce chaleur d’un foyer dans la fraicheur ambiante de fin d’année. On peut humer les volutes qui émanent d’une soupe de savoureux légumes, l’appétit s’ouvre.
La journée s’achève par un embrasement final, ultime enchantement dont la nature a le secret.