Flos se aperit

Pierre Kropotkine s’oppose dans son ouvrage « L’Entraide, un facteur de l’évolution » aux dérives eugénistes de la théorie de Darwin, sa « morale anarchiste » est intéressante.

L’utilitarisme et le conséquentialisme sont des notions philosophiques, le darwinisme social une idéologie.

Quand Albert Einstein dit que l’individu est utile lorsqu’il réfléchit avant tout par lui-même ce n’est pas très éloigné de l’empirisme où « il ne s’agit pas de rejeter les phénomènes mais de rejeter ce qui est dit des phénomènes. »

Même si cela revient à tolérer le bon sens de ce qui a été précédemment dit!

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  1. Quelle réflexion!
    A propos du darwinisme social et notamment la loi du plus fort, tout dépend ce qu’on appelle « force ». On ne doit pas négliger l’aspect de résilience qui en tout cas dans la nature à prouvé que certaines espèces en apparence plus faibles ont survécu à de nombreuses situations difficiles. Encore faut-il laisser la nature jouer son rôle, ce que l’on empêche de plus en plus avec notre envie de contrôle.
    Ensuite, on peut parler aussi de symbiose par rapport à l’empathie, chacun y trouvant son compte.
    Enfin, on évoque bien peu la démographie, pourtant la clef essentielle de notre avenir. Certaines sociétés ont réussi à contrôler les naissances quand la nature devenait trop faible pour réguler les populations. Nous sommes en fait pratiquement sortis, pour les sociétés dites modernes, du cycle naturel tout en impactant malgré tout cette même nature.
    Sans rééquilibrage par dame nature ou par conflit global, il y a fort à parier qu’on ait atteint un point de non retour hélas. Serons-nous les prochains dinosaures?
    Bonne fin de semaine malgré tout et au plaisir de te lire!
    Ps: as-tu vu le film d’animation Minuscule, pas mal du tout! 😉

  2. Les notions sont doubles, le darwinisme social c’est le darwinisme de base pris en otage par une idéologie sociale. Kropotkine adhérait au Darwinisme, qui à la base est pas mal du tout, puisque fondé sur l’observation et de bonnes déductions.
    Mais la résilience naturelle semble être un bon équilibre.
    Dans notre société on a tendance dans la recherche du rendement et de l’optimisation à manipuler artificiellement ce concept d’une manière opportune. Ça me fait penser au film « Le Stratège » de Bennett Miller, un coach de base-ball qui dans le milieu impitoyable du sport sélectionne des joueurs qui sur le papier sont tous des perdants, mais qui en fait ont des atouts insoupçonnés et ensemble peuvent former un tout surprenant, c’est un bon exemple de juste manipulation de résilience avec des morceaux de valeurs humaines à l’intérieur.
    La démographie est plus que souvent explosive, c’est paradoxalement le signe d’une espèce jeune en évolution qui ne manque pas de ressources et dans ce sens on ne devrait pas penser que quelque chose peut nous tomber sur la tête. Mais comme cela est de moins en moins naturel, c’est peut-être là une aliénation de l’humanité.
    Il y a des astéroïdes qui nous frôlent dernièrement c’est vrai qu’on peut subir le sort des dinos sans y être pour quelque chose…
    On finira dans des musées, où des cambrioleurs faucheront ce fémur qui nous a tant fait souffrir, pour le revendre sur le marché noir, et bis repetita ! A moins que l’évolution suivante soit plus sage, ou inexistante, ou plus cruelle, ou alors on va évoluer vitesse grand V et on vivra dans un paradis total, difficile à savoir !
    Ah je ne connaissais pas Minuscule merci, ça a l’air sympa ! Je lis en ce moment les fourmis de Werber(instructif aussi dans les analogies de la vieille fourmilière aliénée paranoïaque et de la fourmilière rebelle exterminatrice).
    Bon week-end et merci pour le commentaire bien pensé, à bientôt !

  3. Haha!
    Je vois que tu es en plein dans les « Fourmis » de Werber!!
    On ‘en décolle plus une fois qu’on y est rentré!!
    Je le relirai un jour avec grand plaisir!

    Pour en revenir à ta magnifique dissertation bien construite et si pertinente, je rajouterai que suis intimement convaincue que TOUT est codé dans la nature. Beaucoup de formules mathématiques vont dans ce sens comme la suite de Fibonacci, le nombre d’or Phi, que l’on retrouve systématiquement en divisant l’un des nombres de cette suite par celui qui précède, Pi lui-même, etc… Sans compter la géométrie et ses formes de bases, les fractales qui se retrouvent dans systématiquement dans toute la nature.
    Bref, tout est encodé – de manière plus ou moins lisible pour nous avec une intelligence que notre petit cerveau ne peut absolument pas imaginer et que nous commençons tout juste à percevoir – jusqu’à nos émotions et réactions même s’il nous reste une marge pour avoir l’illusion du choix au niveau individuel ou même sociétal, ce qui a peu d’incidence sur le développement global de l’Univers.
    Je te recommande également et vivement les livres d’Igor et Grishka Bogdanov qui parlent de ce sujet avec excellence et dont j’ai découvert les écrits grâce à leur dernier livre: « La Fin du Hasard ».
    Mais avant il faut lire:
    Au Commencement du temps, le Visage de Dieu et la Pensée de Dieu.
    C’est facile à lire et absolument passionnant! Ces 3-là sont en format « J’ai lu ». Je ne t’en dis pas plus mais tel que je commence à te connaître, tu vas adorer!

    Tout cela pour dire qu’à mon avis si « quelqu’un » a tout encodé pour créer cet Univers comme un programmateur crée un programme informatique, il peut également intervenir en deletant tout ou partie de sa création, ce qui rend plus compréhensible l’intervention d’un astéroïde pour détruire une évolution de vie arrivée à terme comme les dinosaures sans pour autant anéantir la planète….
    A nous de faire gaffe à ce qui nous pend au nez! LOL!

    Bises l’ami et merci pour cette belle et intéressante pensée!

  4. Et oui, les fourmis je croyais avoir affaire à un roman et me voila embarqué dans trois tomes lol. Du coup je les regardent d’un autre œil ces fourmis!
    Construit et pertinent ça c’est du compliment, pour une bavouille aussi épaisse qu’une grosse bouillie au départ.
    Mais je vois qu’elle fait son effet !

    Pi, ça me rappelle un épisode de Person of interest : http://www.vidqt.com/id/fXTRcsxG7IQ?lang=en .

    Ah on m’avait offert « Voyage vers l’instant zéro », des jumeaux, mais j’ai pas lu leur dernier livre. 😀
    C’est vrai qu’on s’aperçoit qu’il peut y avoir un code comme tu le dis bien, extrêmement complexe, on a toujours cherché à imiter le « code source » pour tenter d’en comprendre les grandes lignes, souvent avec les moyens de l’époque, astrologie, pratiques divinatoires, etc.

    Aujourd’hui la physique quantique remonte cette source.
    La conscience est peut-être une infime part du pouvoir de programmation.

    Bises à bientôt !

  5. J’espère bien que la conscience fait partie de ce code, si tendre vers une amélioration de notre espèce – dans tous les sens du terme – n’a aucune incidence sur l’histoire et l’évolution de notre Univers, alors à quoi bon faire des efforts??!!!
    Heu… pour les Fourmis, je t’avais prévenu qu’il y avait 3 tomes! LOL! Mais tu verras que tu seras triste de fermer la page du dernier!!!
    Bizzzz… je passe rapidement sur ton dernier article! 🙂

  6. J’ai dû oublié entre-temps, le temps que je réagisse moi, mais mieux vaut trois que un tu l’as déjà, lol !

    En mode humour noir:
    « Le genre humain, qui devrait avoir six mille ans de sagesse, retombe en enfance à chaque nouvelle génération. » Tristan Bernard

    En mode lucide:
    « Les hommes sont si pervers que le seul espoir et même le seul désir de les corriger, de les voir raisonnables et honnêtes, est une absurdité, une idée romanesque, qui ne se pardonne qu’à la simplicité de la première jeunesse. » Sébastien Roch Nicolas

    En plus sage:
    « Contente-toi de savoir que tout est mystère :
    la création du monde et la tienne,
    la destinée du monde et la tienne.
    Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais. »
    Omar Khayyâm

    Sinon je dirais que le pire c’est faire des efforts pour qu’en fait les besoins les plus simples et complexes soient satisfaits dans la paix, la joie et la bonne humeur, dire qu’on en est que là, ça prouve qu’on se donne plus d’importance que l’on en mérite, mais nous sommes très ambigus et paradoxaux, prometteurs et décevants.
    En même temps si c’était le paradis, on se ferait chier grave.
    Donc tout ça je pense que ce sont des réponses à des principes qui sont gravés en nous, avec notre libre arbitre on a la possibilité de faire évoluer ça, même si ça prend du temps, même si c’est pas facile, on ne le fait pas tous en même temps ni au même rythme, c’est globalement les sociétés qui imposent un mouvement général, il y a des avancées, des précurseurs, des arrivistes.
    Quelle folie quand on y pense!

  7. Salut !

    Mon petit grain de sel (en retard) : en te lisant, je me suis dit que bien que nous commencions (en tant qu’espèce) à être futé ; il nous faut bien moins de temps pour faire des dégâts autour de nous que pour le comprendre, et en comprendre les conséquences.
    Ce qui est tout de même inquiétant, quand on se dit que nous n’avons aucune idée de où nous allons…

    À ce propos : je te recommande la trilogie « les mondes multiples » de Stephen Baxter. C’est de la SF « concevable » qui pose plein de questions intéressantes.

    Vous parliez des jumeaux plus haut : je suis plus que réservé sur ces deux loustics, et sur la validité de ce qu’ils racontent, du moins en tant que scientifiques. En tant qu’écrivains, c’est une autre affaire… Mais je pense que Werber est plus intéressant, si vous voulez des histoires 😉

    À plus !

  8. Salut Al,

    Oui il faut moins de temps pour démonter un objet que pour le réparer, plus de facilité pour mal agir que bien, c’est l’apprentissage.
    Faire l’expérience du temps, pour pouvoir anticiper ses conséquences, c’est presque incontournable, toujours d’actualité et notamment en science.

    Ah ça me semble intéressant ça les univers multiples. Ça serait marrant de connaitre les connaissances et les questionnements d’une civilisation qui aurait prospéré depuis des milliards d’années, qui chercherait en fait à quitter cet univers là pour en découvrir un autre et ainsi échapper à la fin du monde, ou qui cherchent à recycler l’énergie sombre, sorte de déchet menaçant l’intégrité de l’univers.
    (j’ai lu la faune de l’espace de A. E. van Vogt et c’était pas mal, science et concepts sociaux, avec le nexialiste qui maitrise toutes les sciences…)

    Ben les jumeaux, je crois qu’on a tord d’accorder une vérité absolue à la science surtout lorsque celle-ci est théorique, les découvertes et les expériences valident ou infirment bien des grands noms de scientifiques et parfois longtemps après la mort de ceux-ci. Je dis pas que les Bogdas ont raison sur tout, de toute façon ça dépasse largement mes connaissances, mais par rapport à leurs confrères, je n’ai pas l’impression qu’ils fassent si pire que ça.

    A+

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