La digitale pourpre

« Elle est l’infirmière des cœurs
Cache en son sein le secret bonheur
Pour que la vie d’heure en heure
Distille ses battements de fleurs »
– Carole Radureau
« Elle est l’infirmière des cœurs
Cache en son sein le secret bonheur
Pour que la vie d’heure en heure
Distille ses battements de fleurs »
– Carole Radureau
Les ours sont de fins gourmets,
Ils ont planté autour de leurs tanières,
De vastes étendues d’ail,
Afin d’assaisonner,
Le festin célébrant leur réveil.
Elles sont sauvages, elles ont déjà mordu des randonneurs, et pourtant elles sont en photo dans de délicieux comptes Instagram, voir de paisibles salles d’attente.
Elles, ce sont les herbes folles, elles dérangent, elles infiltrent leurs graines qui grattent dans les slips et les maillots.
Elles entaillent, poignardent, piquent.
Et elles reviennent ici, là, bien sages, bien belles.
Mais attention, car dehors, ce ne sont plus les mêmes, et elles attendent, l’épine étincelante…
À terre git le fantôme d’une feuille,
Dépouillée de son manteau vert, de ses envies,
Elle semble avoir abandonné tout orgueil,
Mais conserve secrètement la contexture d’une nouvelle vie.
En avril il se tisse plus qu’un fil,
Dans une trame verte à l’ambre du soleil,
Les couleurs passent d’or à vermeil,
Et l’avenir s’envole en exil.