Le super pouvoir du photographe doit être en ce moment l’imperméabilité, des chaussures, de ce qui recouvre ses genoux et de son appareil. Car après la pluie vient, la pluie. Mais quel plaisir entre-temps d’admirer ces paysages divers denses et humides de végétation. De plus, l’homme n’est pas seul dans ces pauses ensoleillées, les oiseaux, les insectes, les animaux pointent aussi le bout de leurs museaux…
En lisière de forêt
À l’entrée d’un petit chemin qui se faufile dans les bois, une pensée qui a du essaimé et qui retourne à sa nature sauvage. Non loin de là une boule de piques s’agite…
Un hérisson farfouille dans les herbes humides, prend la pose puis repart, en se faufilant dans les touffes d’herbes dont l’agitation ne sera plus que le seul signe visible de sa présence.
La raiponce en épi, originale fleur des sous-bois est particulièrement présente en nombre cette année, sa tige est parfois comme une colonne tortueusement enroulée sur elle-même et son épi semble attirer les insectes.
Une libellule présente ses délicates et magnifiques ailes aux rayons du soleil, pas très loin d’elle à travers une forêt de brins d’herbe se trouve son exuvie, dernier vestige de son ancienne vie de larve, j’assiste donc à la fin d’une émergence et devant moi se trouve une nouvelle libellule. Quelques minutes plus tard, elle n’était plus là, en vol vers sa nouvelle vie qui, si elle se déroule sans accrocs, pourra atteindre la vénérable durée de plusieurs mois.
Rare, mais fidèle au rendez-vous, la consoude invite un bourdon à l’apéritif. Très mellifère son nectar est pourtant difficile à atteindre, le bourdon devra peut-être grignoter la paroi extérieure de la fleur.
Dans les champs
Le sable se déplace au gré des pluies dans ce champ de jeunes maïs qui formeront plus tard une forêt inextricable de fiers épis dorés.
Un petit oiseau surveille la maturation des graines de colza. Bien que le vol et les couvées nécessitent beaucoup d’énergie ce n’est pas ce petit oiseau là et ses camarades qui feront bien des dégâts à ces cultures. Le colza étant mellifère, il est un ingrédient de base des miels de printemps.
Dans ce champ, la petite oseille forme de petits tapis à travers les arbres plantés. C’est une plante basse discrète qui apparait en mai et qui lorsqu’elle est présente en grand nombre teinte les champs d’une couleur rouge.
Au loin l’averse approche sur les arbres de la forêt dont la densité du feuillage est représentative de cette saison, il est temps de filer.
Parfois la mauvaise météo fait hésiter, voir désespérer et puis quand on se lance finalement on apprécie et on a même quelques surprises, bien conscient de chaque moment précieux qui est offert.
Malgré tout quand certains dictons se vérifient « Pendant le joli mois de mai, couvre-toi plus que jamais. » il n’est pas sûr qu’ils fassent tous l’unanimité « Mai pluvieux, laboureur joyeux. » cette fois…