Décidément les noms des mois du calendrier républicain révolutionnaire ont été pertinemment choisis, entrés dans le mois de Pluviose depuis le 20 janvier, ce dernier se poursuivra jusqu’au 18 février, ensuite viendra Ventose. Des noms représentatifs, mais pas très réjouissants, chaque jour avait un nom, aujourd’hui c’est Peuplier (époque des premiers chatons), hier c’était Mézéreon (arbrisseau aux fleurs roses, fleurit à partir de février, autre nom : bois-joli) et demain ça sera Coignée (hache de bucheron).
L’eau est un élément précieux, mais il ne déroge point aux lois harmoniques naturelles, vital dans de bonnes proportions, il est mortel au-delà, tant dans notre corps qu’autour de nous. Hélas il n’est pas assez tombé de neige pour faire de sublimes photographies de paysages cotonneux, seule une fine couche à apporté un peu de fantaisie à une vision monochromatique des lieux. Mais même si cela n’est pas fondamentalement apparent, imperceptible, c’est par opposition et contraste que se trouvent les germes du renouveau. Il n’y a pas d’absence sans présence. Et ailleurs déjà les ourses mettent au monde les petits oursons et les becs-croisé des sapins couvent leurs œufs contre froidure, vent et neiges.
Le Mont des lignes saupoudrées
La montagne de Mont, partiellement cachée derrière une épaisse brume, surplombe la région d’une poignée de centaines de mètres. À ses pieds subsiste encore un culte d’origine très ancienne lié à une source qui aurait le pouvoir de rendre la vue claire.
De mini dunes blanches se forment dans les champs où quelques arbres et haies résistent encore aux lignes des sillons, la terre est en repos.
Lueurs au dessus d’un nid de flocons
Les nuages s’écartent et le paysage prend une teinte moins sombre, il est temps de voir la montagne dans les couleurs de l’hiver, par une claire éclaircie. Si une fine couche recouvre les prés et les champs, elle ne suffit pas à donner aux arbres des manteaux blancs.
Comme si l’on avait fusionné deux arbres différents, ou comme s’il ne s’était pas épilé la jambe, cet arbre possède néanmoins une élégance que l’homme a peut-être aidée.
Il est dix-huit heures, le soleil se couche et une nuée d’oiseaux se guide avec les derniers rayons solaires afin de rentrer dans ses quartiers de nuit. Il est temps de rentrer.