À fleur d’eau

Pour apprécier et préserver l’abondance,
Il faut avoir connu le manque,
Ainsi les sens ne sont plus émoussés,
Et le bonheur devient à notre portée.
Pour apprécier et préserver l’abondance,
Il faut avoir connu le manque,
Ainsi les sens ne sont plus émoussés,
Et le bonheur devient à notre portée.
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,
Figeant dans tous les coins les hasards du sublime.
Le printemps débute par une couleur sur une toile grise.
Une, puis deux puis trois, et vient la lumière dans ce monde froid.
Tant de prodigalité peut-il encore susciter l’émoi.
Comme le ferait une douce brise ?
Entre ombres et heures dorées l’automne nait,
Et ses tons sont plus pastels que flamboyants,
Dans ce climat doux où un banc de poissons conjoignait,
Le frémissement des feuilles se fait plus présent.
L’air devient frais, entre rainette et renard,
Noix, marrons, feuilles et glands tombent, épars.
Ainsi à l’hiver se prépare, toute une petite faune,
Et la nuit se rapproche du jour, entre été et automne.