Innsbruck

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« Là, dans un paysage minéral, s’asseyant sur un banc ou une pierre, elle demeurait un moment à profiter du panorama qu’offrent les cimes alpines bavaroises, grandioses en cet endroit. En particulier lorsque les pans de la montagne ruissèlent de soleil. Là, sur cette crête de cette chaine du nord, quel que soit l’état de son moral, une quiétude, une paix intérieure la gagnaient alors tout entière. »

Le décor est planté, ce petit roman de 138 pages ne se contente pas d’être contemplatif d’une nature fragile, c’est aussi une initiation contemporaine à la sensibilité écologique. C’est un livre qui se lit facilement, sans chichis ni fioritures littéraires.

L’histoire

C’est une rencontre entre une femme et un homme, une rencontre naturelle, spontanée, entre deux Européens qui se découvriront à travers une sensibilité écologique. L’une est en rémission d’un cancer et de ce fait est en quelque sorte de retour aux sources, l’autre fuit un monde qu’il ne comprend plus, ou que trop. Ainsi au détour d’une randonnée une union va se nouer dans les Alpes autrichiennes, comme un rêve de vie dans l’implacable roue des existences.

Philosophie

Apocalypse et Titanic sont des mots qui reviennent souvent dans le langage du personnage masculin pour désigner la société actuelle, et dans cet enfer le manque de respect de la « tradition » semble être en cause.
Il y a dans le livre beaucoup d’arguments factuels qui mettent en lumière cette réalité au niveau de conscience catastrophant.
Face à un monde malade, la rage et la quête d’herbes plus vertes est la dernière résistance possible.
Il serait trop facile de qualifier tout cela comme un verbiage démentiel, et d’omettre toute une palette de nuances et de paradoxes, sans oublier de dire que finalement, la critique, dans sa pureté, serait plus aisée que l’adoption de solutions imparfaites. Trop facile le refuge dans les Alpages.
Et pourtant cette philosophie existe, là, elle est partout dans la moindre contemplation la plus insignifiante, un reflet, une goutte, une étoile.
Elle est en partie le germe qui façonnera l’avenir, à force de sensibiliser, non pas l’insensible, mais comme le dit le philosophe Gérard Leclerc, « l’honnête, le brave, le zélé », celui qui se prend inconsciemment au jeu.

Auteur

« J’ai grandi à la campagne et la nature est restée pour moi comme une mère nourricière. Dès que j’en ai l’occasion, je m’en vais marcher dans les bois, les champs, les chemins… J’ai aussi toujours suivi l’actualité écologique même si je n’ai jamais fait confiance aux politiques qui se réclament de l’écologie puisqu’ils ont été incapables d’obtenir de véritables résultats. »

– Entretien avec Valère Staraselski avec Matthieu Guérin à l’occasion de la sortie de son dernier roman.

Écrivain français, Valère Staraselski est très attaché aux enjeux sociétaux, il a déjà écrit plusieurs romans et est un spécialiste d’Aragon.

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  1. Tu parles vraiment bien de ce que tu lis, ami Fab!
    Comme toi je suis écœurée par les « écolos » qui sont finalement toujours récupérés par les politiques et plus particulièrement ceux de gauche…. Comme si l’écologie ne concernait qu’un pan de notre société!!!
    Mais qu’est-ce qu’ils font à droite? Pas plus d’écologie, ça c’est sûr!!
    Difficile de rester positif devant cette inertie…
    Bizzz et bonne soirée 🙂

  2. J’essaie ! 😀

    C’est surtout l’auteur qui est écœuré, et je compatis devant la profondeur de son intérêt pour la politique, il y a des passages assez pointus dans le livre d’ailleurs.
    Mais oui c’est sûr Le corporatisme est à la base historique de la politique, on peut croire défendre un idéal, mais souvent on se retrouve par servir une idéologie inventée ou récupérée pour défendre des intérêts et par effet poupées russes, les nôtres.
    Les sages disent que nous aurions besoin de moins d’égo, mais aucun n’a fait la démonstration concrète d’un non égo en exercice.
    Aucun ? Pas sûr peut-être bien qu’il y a des pays moins grands, moins peuplés, moins savants, moins étriqués, qui deviennent des exemples dans ce domaine…
    Notre nature est endommagée plus qu’ailleurs encore, pas de leçons à donner et l’avenir n’est pas l’exclusivité de nos pays développés(loin de là même), il faut ôter les ornières déjà.

    Bizz !

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