LA COCCINELLE
Sur le mât d’une herbette
S’élève peu à peu
Une petite bête,
Une bête à bon Dieu.
Parvenue à l’aigrette,
Un salut, un adieu,
Frisson de chaque ailette,
Essor vers le ciel bleu.
Monte, monte, ô mon âme !
Le chemin de la flamme
Est toujours le plus sûr ;
Ouvre au soleil ton aile,
Enivre-toi d’azur
Comme la coccinelle.
RAOUL LAFAGETTE, les cent sonnets.
Orient et Occident
Prête pour un vol ou bousculée par un puceron curieux ou protecteur, la coccinelle est dans sous ses états, nymphe, larve, adulte, en ce moment on trouve de tout.
Une espèce orientale sème le trouble depuis son introduction sur notre territoire, la coccinelle chinoise, Harmonia axyridis, destinée à la bonne cause, comme insecticide naturel se retrouve maintenant en position de monopole. La large gamme de coloris de ces asiatiques nous donne une impression de diversité alors qu’il ne s’agit qu’une seule d’espèce dotée de zéro à 19 points.
L’espèce européenne la plus connue (90 espèces dans notre hexagone) est la coccinelle à sept points, Coccinella septempunctata. Mais il en existe d’autres de deux à 22 points. Vient la question cruciale, quelles sont les différences fondamentales ?
L’identification
On ne peut compter sur la coloration, l’Asiatique comporte trop de variantes.
Au niveau des larves :
Taille plus petite pour l’Européenne et points orange plutôt que de bandes orange sur les côtés.
Pour la coccinelle adulte :
Voir la position des tâches ou macules sur le pronotum (partie entre la tête et les élytres).
Pour les Européennes au dessus de 7 points le pronotum est plus généralement coloré voir blanc que noir et la forme globale plus ovoïde.
Une clef sur le site naturamosana.
Des planches sur les coccinellidés.
Des couleurs variées
Qu’elle que soit la route et quel que soit le chemin, si elles échappent à leurs multiples prédateurs, mantes, oiseaux, araignées, elles trouveront des troupeaux entiers de pucerons cachés sous les feuilles qui des plantes qui poussent au bord de l’eau.
Non loin de là
Un insecte à mi-chemin entre l’aspect jaune et verdâtre d’un lixus et les antennes d’un capricorne, c’est l’agapanthie à pilosité verdâtre. C’est un ravageur de cultures qui possède aussi le nom de saperde, un nom qui n’a guère de signification puisqu’il désigne en grec un poisson.
L’éphémère fait son apparition, probablement de la famille des potamanthidae, avec un peu d’avance.
Les papillons
Le loup et la nymphe
Sur leurs succises préférées, le cuivré et le demi-deuil sont les espèces dominantes en cette fin de printemps.
Le cuivré appartient à la famille des lycènes, une étymologie liée au loup, due aux mœurs nocturnes du papillon. Les nymphalidés évoquent sans difficulté la grâce des nymphes à laquelle le demi-deuil ou Échiquier fait écho.
Les filles de Piéros
Les piéridés comprennent 1200 espèces, chacune étant liée à une plante hôte, piéride du navet, du chou, de la rave, sans oublier les citrons et les gazés.
Ces « grands blancs » affectionnent les vipérines, la piéride (du navet ?) et s’accapare un bout de territoire. Le citron possède une grande longévité pour un papillon, près d’un an, un des rares à hiberner à l’état d’adulte.
Les filles de Piéros défiaient les muses par la qualité de leurs chants, mais vaincues elles furent changées en oiseaux. Au nombre de neuf, elles se confondent avec les muses quand le premier lieu de leur culte est en Piérie.
Ambiances légères
Un petit escargot a fait l’ascension d’une longue tige, signe d’humidité récente.
Une mouche Cylindromyia se repose avant de repartir dans les cieux azurés.
Cet air paisible cache la proximité d’un orage de grêle tueur de bétail, qui cependant n’y passera pas.