Les oreilles du lièvre

L’invisible lien, de la terre aux étoiles,
Porte le bruit des bois, des champs et de la mer,
Léger comme les cœurs purs de honte et sans voiles,
Profond comme les cœurs pleins des feux de l’enfer.

Léon Dierx, « L’invisible lien », les Lèvres closes.

C’est par une chaude journée en fin de soirée qu’une impression insaisissable me titillait, une belle lumière dorait alors les arbres et diffusait une douce clarté. Déjà satisfait par quelques photos de baies j’allumais mon boitier pour une dernière marche avant la nuit, et je n’étais pas seul, une branche qui craque éveilla mon attention. Un chevreuil avait sans doute perçu ma présence, mais à travers un rideau opaque d’arbustes, il était impossible de le voir. Un peu plus tard j’aperçus un lièvre à une trentaine de mètres, oreilles dressées, je m’immobilise, heureusement mon appareil était prêt pour immortaliser ce moment. Le lièvre, pas farouche, s’avança, marqua un arrêt, observa, puis passa à quelques mètres de moi. Mais il n’y a pas que des rencontres réussies dans ces balades où les sens sont en alerte. En cherchant à enregistrer le chant d’un oiseau, j’ai loupé un beau chevreuil qui sortait d’un sous-bois. Malgré tout, c’était une soirée magique riche en rencontres…

Le lièvre et le pigeon

Les lièvres n’ont pas une vision aussi précise que la nôtre, leur évaluation de la distance est plus difficile, mais leur champ de vision est conséquent, jusqu’à 360°. Le pigeon biset est souvent d’origine domestique et dans nos campagnes il peut revenir à un état sauvage.

De manière nonchalante, le lièvre jauge ses visiteurs, en bon seigneur.

Le calice du silène, renferme un secret.

À l’abri dans les épicéas, le jeune pigeon se prépare à prendre son envol.

Des baies sauvages communes mais néanmoins délicieuses, notamment dans des boissons apéritives.

Les baies, madones ou démones

Nous approchons de la fin de l’été, les baies arrivent à maturité et elles sont nombreuses et diverses.

Mystérieuse, luisante, vénéneuse et couronnée, la cucubale à baies.

Les baies du sureau noir sont un régal pour les oiseaux et aussi pour les hommes, bien mûres et cuites, en gelée par exemple.

Pas encore mûres, ces baies là sont dangereuses, la douce-amère.

On peut apercevoir de nombreuses baies rouges dans la nature, elles sont souvent toxiques, comme celle-ci, du tamier commun.

Au plus tard

J’aime toujours terminer un billet par une note d’ambiance et un coucher de soleil.

Des chemins, des routes, entre exploration et méditation.

Il est temps de regagner ses pénates, tchao !

Un soir d’été, un tracteur chemine, un lièvre s’endort, le soleil se couche.

Les oreilles du lièvre, c’est aussi une fable de Jean de la Fontaine, pas très connue, qui n’aurait pas déplu à Molière.

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  1. C’est comme un conte que l’on lit à un enfant avant de s’endormir. Ce lièvre n’a rien à envier au renard. Il est magnifique. Espérons qu’il ne se fasse pas prendre par les chasseurs. Tu seras alors triste de ne plus le voir surgir de nulle part, lui qui commence à s’habituer à ta présence. Quel intérêt de prendre plaisir à tuer sans nécessité? Décidément, c’est très injuste.  

    Toutes ces baies ressemblent à des bijoux étincelants, cadeaux de la Nature. Elles sont belles tes photos et ton texte nous transporte encore plus loin. Là où commencent les rêves …

    Merci Fabrice ❀*•.¸¸♪

    ( PS : j’avais laissé ce commentaire, mais je crains qu’il n’ait pas été enregistré, alors je recommence … )

    • Ça ne sera pas les chasseurs, il y a un traité de paix entre eux et les lièvres à cet endroit. D’après eux, il y a bien assez de sangliers et de chevreuils avant de s’en prendre à un plus petit animal.
      Ceci dit il sera toujours nécessaire d’ôter la vie pour s’alimenter, et puis d’autres prédateurs subissent encore plus cette nécessité.

      J’ai même vu un renard plutôt intéressé, mais je l’ai dérangé, cette fois. :/
      Heureusement que nous, êtres pensants, ne poursuivons pas toujours des réalités, mais aussi des rêves.

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