Comme un charme

On a laissé ouverte la fenêtre du printemps, chants et vols d’oiseaux entrecoupés des derniers cris de grues et d’oies sauvages, on respire, on marche, on reprend le temps, une fraîche douceur comme une lumière obscure entre dans les pupilles.
Bien qu’elle soit toujours enserrée dans les résidus de sa gangue hivernale, la nature se porte comme un charme, pousses, boutons, fleurs, papillons, fourmis tous se réveillent d’un long sommeil et se remettent à l’ouvrage.
Si l’arbre garde un passage du temps qui se fige, la petite fleur nous promet du renouveau et le charme n’est pas si rompu.

On en a peut-être tous rêvé, les éditions Plume de carotte l’ont fait, un coffret nature avec de vrais trésors à l’intérieur.
Avez-vous déjà comparer une ancienne carte de votre région à un plan actuel? Ce que l’on peut apercevoir c’est la disparition des bois et le grignotage sur les forêts. Dire que César nommait notre pays la Gaule chevelue, il faut croire qu’avec le temps elle devient de plus en plus chauve. Certes moins de mortalité et de frayeur, adieu brigands et autres robins des bois, l’on a taillé à la tronçonneuse cette fichue tignasse qui faisait tâche à l’aune de l’ultra monsieur propre de nos villes. Encore un résidu du clivage barbare/civilisé. Enfin, malgré tout, elles sont rares mais elles sont belles nos forêts et de plus elles sont pafois choyées. 