Sur le champ

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Charles Beaudelaire

Cela fait 50 ans que l’Homme a posé pour la toute première fois le pied sur la Lune. Et qu’est-ce qui, au bout du compte, a le plus frappé ces courageux astronautes : la beauté de la Terre, décrite comme eux comme une oasis dans l’univers.

La désolation lunaire est à la fois révélatrice du caractère extraordinairement propice à la vie de notre planète et en même temps un aperçu de ce qu’elle pourrait devenir.

Nos champs n’ont jamais été aussi féconds et pourtant déjà au début du vingtième siècle, Oskaras Milašius écrivait : “Les poètes anciens chantaient les senteurs de la terre et les grillons. Maintenant nous contournons les champs, et fuyons la zone chimique des fermes.”

Étrange humanité que cela, dont les mécanismes pragmatiques restent sourds aux plus sages des consciences depuis des siècles, qui pourtant œuvrent sur le champ, à éveiller le respect et l’alchimie entre Homme et nature.

Mais comme dit le proverbe, il n’est jamais de portes aux champs.

Champs et céréales

C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
Et commande aux moissons de croître et de mûrir
Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir !

Charles Beaudelaire

La terre semble tondue lorsque les moissons sont faites, et elle semble parsemée de pelures enroulées.

Épis fièrement dressés, originaire du moyen orient, l’orge, cette ancienne céréale cultivée a participé à l’épanouissement de la civilisation grecque antique.

De la même famille que l’orge mais originaire du Mexique, le maïs sous sa forme actuelle est le produit d’une activité humaine vieille de plusieurs millénaires, et il demande beaucoup d’eau…

La meule de foin ou de paille est une tradition dans le séchage et le stockage de foin, même si depuis la mécanisation, il est plus juste de parler de « balles ».

On reste toujours dans la famille des graminées avec l’avoine, principalement utilisée pour l’alimentation des chevaux, elle débarque aussi parfois dans nos assiettes.

Le blé barbu, pourvu d’arêtes, est une caractéristique qui dissuade les herbivores, entre autres.

Champ libre

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
Eveille dans les champs les vers comme les roses ;

Charles Beaudelaire

Le soleil commence à descendre sur l’horizon, on distingue à peine la clôture parmi les herbes folles nimbées de lumière.

De simples graminées sauvages apportent toujours une douceur à des paysages bien cultivés.

Le soleil se couche et il reste juste un peu de lumière entre terre et ciel.

C’est l’été et le soir apporte un moment de contemplation rafraîchissante dans un contexte de canicule.

Hors champ

Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.

Charles Beaudelaire

Les tiges du lierre se transforment au fil du temps en troncs, et cela n’a pas que des effets négatifs, le lierre ainsi forme un manteau protecteur thermique qui dissuade parfois certains insectes affamés.

De fines ramifications cette fois du lierre.

Le soir apporte une belle lumière dorée au bord du canal.

Pour terminer en beauté, les rayons du soleil sculptés par les nuages rendent hommage au fin croissant de lune.

L’été est très chaud et ses canicules suscitent l’inquiétude, l’activité humaine augmente les probabilités de réchauffement climatique, au-delà de 2°, l’activité agricole devra se remettre en question.

La science n’est pas vraiment née pour répondre aux besoins des industries, elle est née pour exprimer le caractère industrieux de l’homme. Elle a permis, sous une forme relativement primitive mais néanmoins efficace, à nos ancêtres de créer le site exceptionnel de Lascaux qu’aujourd’hui ses plus grandes avancées techniques permettent d’en assurer la préservation et ainsi la continuation de son message, mystérieux et probablement spirituel.

Gageons que s’il est temps d’agir sur le champ, que l’Homme puisse revenir au centre des considérations sociales et économiques grâce à son histoire et ses capacités, pour profiter pleinement de son unique vaisseau spatial, sa planète.

Vous avez peut-être remarqué l’extrait piraté et les citations du poème de Charles Baudelaire, le soleil, extrait de « Les fleurs du mal ».

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  1. Coucou Fabrice. Quel beau texte, où en compagnie de Charles Baudelaire, tu nous fais découvrir « la beauté de la Terre » : la tienne, la nôtre.

    ‘L’humanité a épuisé les ressources renouvelables de la planète pour l’année’ ─ dit l’actualité de ce lundi 29 juillet 2019. Des solutions? Oui, mais faudrait qu’elles soient une priorité avant tout autre intérêt d’ordre économique et politique, sans concession ou soumission aux lobbys. Cela mène à réviser notre façon de vivre et consommer à tous les niveaux. Sommes nous prêts? Franchement pas. Alors? Attendons-nous un miracle qui efface notre irresponsabilité? Bien sûr. Simplement, le miracle n’aura pas lieu, à moins qu’on se bouge de toute urgence. Et dire que dans l’époque de l’abondance, tous ne mangent pas à leur faim, tous n’ont pas un abri, tous ne sont pas en bonne santé, tous n’ont pas un travail, tous ne sont pas heureux.

    Grand merci amoureux de la Nature et poète à tes heures ❀

    • Salut Umiko-Okāsan,

      Quand une conscience n’oeuvre que pour son propre intérêt.
      Alors il n’y a pas d’abondance sans déséquilibre.
      Et tous(ou presque), constatent les changements que cela produit.

      Je pense quand même que beaucoup sont prêts, à retrouver un bonheur simple et vrai.

      Bonne journée ^^

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