Les poètes l’ont souvent souligné, comme la poétesse américaine Anne Bradstreet qui avait écrit : « S’il n’y avait pas d’hiver, le printemps ne serait pas si agréable ».
Le printemps serait-il encore le printemps si tout était différent ? Qui n’a pas connu l’hiver a peu de chance d’avoir fait l’expérience du printemps.
Il y a dans notre comportement quelque chose d’inquiétant et de fascinant à devenir dès le printemps des « fourmis héliotropes » qui prélèvent et manipulent parfois avec un but vénal ou décoratif, ce qui symbolise avec le plus de grâce cette profusion de vie et de couleurs, à savoir les fleurs.
Cette saison est pour la nature le moment choisi pour bourgeonner et croitre, et notre part animale y est fortement sensible. Au-delà de la douceur perçue par nos sens c’est aussi une manière de se remémorer que la vie peut permettre des instants simples où tout est encore possible.
Anémones, pulmonaires et jonquilles
Elle tapisse littéralement les sous-bois, l’anémone sylvie capte la lumière crépusculaire.
Affectionnant les zones fraiches, humides et ombragées, la pulmonaire officinale pourrait faire penser à une primevère officinale, mais ce n’est pas la même famille.
Le défrichement d’un talus a permis leur présence en grand nombre.
Appelé à tort « jonquille », le narcisse jaune est la principale source des bouquets printaniers.
Les narcisses aussi profitent de la lumière printanière.
Scilles, pervenche et coucher de soleil
Les scilles à deux feuilles sont des printanières que l’on peut confondre avec des jacinthes, mais leurs fleurs en forme d’étoile ne trompent pas.
Ses fleurs peuvent être bleues, roses ou blanches, même si généralement c’est le bleu qui domine.
Dans les haies ou les sous-bois, comme la petite pervenche peut persister pendant des siècles au même endroit, on peut parfois penser qu’elle indique une antique présence humaine.
Demi-cercle rougeoyant disparaissant à l’horizon, des fleurs se fanent, d’autres vont éclore, les astres dictent le rythme.