Tombées du soleil

Pareil à de l’eau
Le jour à travers les nuages
Iris en fleurs

Moppo TOMITA

La nature, pour certains c’est une chimère parce que derrière chaque arbre et chaque brin d’herbe se cache la volonté de l’homme, y croient-ils vraiment ? Car dans chaque cellule végétale et animale, chaque arbre, arbuste, sanglier, escargot, arthropode il y a le souvenir d’une existence libre. Ici l’homme n’est qu’un contrefaiseur, ailleurs il peut être manipulateur, et à son insu (parfois fatalement ) bienfaiteur. Pour la nature, un homme bien est un homme mort et vivant à la fois, comme un chat de Schrödinger, pas un mort-vivant, non, mort parce ça fonctionne comme ça, comme les cellules qui meurent pour former des doigts plutôt que des mains palmées, vivant parce ça décore le jardin, et ça s’agite, c’est joli.

Fragrances délicates

La fleur d’acacia, éphémère, est une réponse au soleil, sa couleur blanche, comme la lumière, illumine nos campagnes d’un doux parfum.

De petites feuilles ovales et une profusion de fleurs blanches, l’acacia couronne le ciel par une floraison généreuse. L’églantine au parfum discret est la fleur de tiaré des nymphes de nos arbustes.

Même une liane qui enlace peut dresser un chemin aux insectes et offrir une protection aux oiseaux, le chèvrefeuille, aux fleurs à l’odeur suave.

L’arbuste le plus respectable car le plus ambivalent, toxique et pourtant aux baies cuites comestibles, parfumé et pourtant à l’odeur déplaisante si l’on se rapproche, le sureau noir.

Couleurs

Très commune et pourtant aux fleurs d’un pourpre très vivace, éclatant, plein de vie, la vesce commune attire le regard.

D’un bleu rafraichissant et limpide, la fleur de bleuet est une invitation au rêve et à la sérénité. Le Miroir de Vénus est une plante aux fleurs de couleur pourpre, élégante et raffinée sa teinte violette lui confère une féminité esthète.

Le trèfle jaune est d’une couleur solaire qui évoque la renaissance, la bonne humeur, la puissance. Quelques iris poussaient par là, probablement des bulbes autrefois jetés, fleurs aux superbes couleurs mauve et bleu, alliance entre féminin et masculin.

Dans l’ombre des haies

Les fleurs du fusain, sobres et spartiates, c’est un arbuste toxique qui donnera ces fruits si célèbres et photogéniques, les « bonnets d’évêques ».

Un papillon se réchauffe sur sa planche de surf, le Tircis affectionne les haies, qu’il partage avec quelques libellules.

De petites coupelles de fleurs blanches, une vision plutôt commune mais celle ci est particulière, il s’agit du cornouiller sanguin, aux feuilles et fruits toxiques dont les tiges sont encore utilisées en vannerie.

Digitales

Déjà, la digitale pourpre orne les bords des champs de ses « dés », une toxique à l’allure primitive mais aux formes élégantes.

On le voit bien, nous sommes là presque en été, et au cas où nous aurions peur de rêver, les moustiques sont déjà là, pour nous réveiller. Le printemps aura laissé des traces, des mares d’eau un peu partout, des rivières et des fleuves aux niveaux qui diminuent mais avec toujours un fort courant. Mais une nature globalement forte avec des prairies déjà bien fauchées et des récoltes qui ne demandent qu’à pousser.

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  1. La première photo est magnifique et donne le ton à la série. Chaque chose est à sa place même si son « passage » ou la forme qu’elle prend est fugace. Ta réflexion sur la place de l’homme par rapport à la nature (ou l’inverse) m’interpelle surtout après le visionnage d’un reportage sur New York et la révolution verte (Arte je crois). Si on peut saluer une certaine volonté de retour à la nature, on ne peut que déplorer que ce ne soit qu’une nature artificielle, contrôlée de bout en bout par l’homme… avec les dérives auxquelles on peut s’attendre!
    Merci encore pour mes yeux, j’adore la photo du chèvrefeuille. Bonne soirée. 🙂

  2. @Framboise Je connaissais pas, génial, hop dans mes favoris. A trop vouloir rendre tout intelligible on ignore les mécanismes de base, archaïques, chimiques, mais réactifs, l’ADN c’est le même type pour tous, végétal ou animal. Ça me rappelle une étude récente sur le ressenti de la peur par les odeurs de l’aisselle et puis un film de science-fiction où les arbres ne dégageaient pas un gaz inoffensif mais un truc mortel pour nous faire dégager.

    @Estelle C’est sûr. Il y a peut-être une évolution urbaine à produire, une révolution architecturale qui aurait un lien avec la nature. Ça peut-être sympa, mais ça ne reste que décoratif, on est loin des enjeux humains et écologiques comme supprimer les émissions de toxiques. Et en plus, le citoyen urbain ou pas n’a pas une grande considération là dedans on te met deux trois herbes dans ta cage et puis voila, ça fait joli t’a bonne conscience tu peux continuer à polluer.

    @Olivier Merci !

  3. Coucou Zip!
    Que rajouter après ces beaux éloges bien mérités sur un post très d’actualité et dans l’écrin duquel se niche des bijoux d’images!
    Ces fleurs sont ravissantes et je suis surprise de découvrir que le trèfle se conjugue aussi en jaune!
    Je partage bien évidemment ces réflexions sur la nature et la nature de l’homme…
    Bizzz et à bientôt!

  4. ✿✿✿

    M’approchant de près
    l’éclat des fleurs des champs
    se montre alors

    C’est si léger
    si ravissant!
    Les toutes petites,
    sont mes préférées ❤
    Merci de me les montrer Zipanu.

  5. Un voyage dans des couleurs et des formes si variées. La nature offre toujours de belles découvertes et la mise en scène que nous offre nos urbanistes est bien pauvre!
    En échange de notre printemps pourri nous avons droit à une profusion de plantes et une abondance de couleurs. Généreuse , n’est pas, la Nature!

  6. Merci Haude et Lucie,
    la nature est effectivement le plus grand des maitres, un jardin pourrait être superbement agencé, mais il ne subsisterait que grâce à la main de l’homme, et si celui-ci disparait il reprendrait vite une allure plus simple, plus sauvage, plus proche de ses origines et quelque part plus beau car libre, tout au delà de l’apparence.

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