« Ce qui m’importe, c’est l’animal en tant qu’individu, chaque oiseau mazouté… »
L’auteur, membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, ne fait absolument pas passer l’animal avant l’homme dans un accès d’humeur potentiellement raciste, non au contraire elle pense que l’on est pleinement humain quand on sait respecter toute forme de vie sans voir dans sa propre nature un privilège qui isolerait l’humain sur son piédestal.
L’animal n’est pas une projection de notre utopique sacro-sainte humanité, mais un être qu’il reste à comprendre, et qui possède son propre langage.
Le livre, le silence des bêtes, retrace tout le parcours idéologique qui forgea les conceptions de l’homme sur l’animal:
Les stoïciens et Cicéron pensent qu’un animal est une machine, cette position est renforcée par Descartes, puis par Kant qui voit en eux de simples pommes de terre. D’autres penseurs dans la lignée de Platon établissent des similitudes ontologiques entre l’homme et la bête. A leur suite, Rousseau, Locke, Shopenhauer refusent la stricte partition instinct raison. La métempsycose a influencé d’autres philosophes dans cette voie. Aristote a initié encore une autre conception de la question avec son échelle des êtres. Mais la problématique du sujet est plus précisément énoncée chez Lévi Strauss, en créant des frontières infranchissables entre l’humanité et l’animalité, les hommes mettent alors en place les structures pour écarter des hommes d’autres hommes. et l’auteur insiste sur ce point ce qui donne une dimension plus vaste à son travail.
Un point de vu pertinent, à l’avant-garde de nos conceptions futures.
A écouter : Sur France Culture.